La colère est ma seule compagne... [Elvarwen]

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'Dé de combat' :

Félicitation, Nytia Elayaa et Elvarwen Ledorza, pour ce magnifique combat. Continuez de vous entraîner pour devenir encore plus fortes et à la prochaine!

Nytia chancela et laissa tomber l’épée de l’elfe sur le sol. Elle avait donné tout ce qu’elle pouvait dans ce combat et les multiples coupures, éraflures, griffures, entailles et ecchymoses qui couvraient son corps lui faisait souffrir au point qu’elle en avait les larmes au yeux. Son système, pourtant habitué à des entraînements plus terrible que cela, éprouvait quand même de la difficulté à ne pas défaillir. Une honte en soit, car Nytia ne devait en aucun cas faire signe de faiblesse.

Elle entendit le ton étrangement placide de l’elfe, à croire que ce n’était plus elle-même qui guidait ses gestes. Une autre force l’animait, il était souvent ainsi lorsqu’ont était habitué de voir la mort, ou de la provoquer. Sans un mot de plus, elle trancha la gorge du reptile qui décidément n’en avait pas pour longtemps. Un superbe combat, Nytia n’en doutait pas. Une expérience nouvelle pour elle, qui avait toujours travaillé en solo. Il était plus compliqué de faire équipe avec d’autre personnes que de tout gérer soit même.

Jetant un regard en direction du jeune elfe encore sous les couverts des arbres, Nytia aperçu qu’il avait encoché une flèche, mais se refusait à tirer. Sûrement sous un ordre de l’elfe grise, un supérieur qui donne des ordres à ses soldats. Une situation qu’elle avait plus que souvent vécue. Cependant, cela ne l’empêcha pas de tirer une flèche dans la tête hideuse du monstre et de l’achever par la même occasion. Un sourire satisfait étira ses lèvres sèches, ce jeune mâle avait du cran de désobéir ainsi à un ordre. Quelque chose que la démone avait souvent fait par le passé.

Elvarwen avait eut tout le plaisir de voir mourir le monstre. Un rictus amère étira ses traits tendus, Nytia aurait adoré voir la mort voilé le regard de cette charogne. Une expérience à la fois grisante et effrayante pour n’importe quel assassin. Même avec le temps, on ne parvenait pas à ressentir ce petit frisson étrange lorsque la faucheuse se penchait par-dessus notre épaule pour emporter à jamais une âme.

Fermant les yeux un court instant, pour s’accorder un répit bien mérité après cette lutte acharnée, Nytia soupira de lassitude. Durant le combat, elle n’avait pas trop réfléchit à la suite de sa mission, trop concentré qu’elle l’était dans sa danse mortelle. Maintenant que tout était finit et que le temps la rattrapait inlassablement, la démone se sentait à nouveau vide. Ouvrant les yeux et fixant de son regard noir l’étendue d’eau visible à travers les branches, Nytia se maudissait intérieurement de devoir une fois de plus affronter cet élément.

Partirait-elle sans un merci, sans un mot ou un coup d’œil en direction d’Elvarwen et du jeune elfe mâle? Certainement. Pour le moment par contre, Nytia était incapable de travers à la nage n’importe quel court d’eau qui se dresserait devant elle. Trop épuisée pour faire le moindre effort, elle subit néanmoins la torture que lui imposait sa position verticale. Le sol était couvert de sang, celui de tout les vivants et le cadavre encore chaud, qui étaient présent. Se satisfaire d’être en vie ne l’égaillait plus depuis longtemps. La vie était cent fois plus dure et pénible que de mourir et baigner éternellement dans un espace entre ciel et terre.

Le coeur d'Elvarwen battait assez fort pour qu'elle n'entende plus que ses pulsions. Lorsqu'Amren acheva le reptile, l'elfe noire serra la mâchoire et tourna lentement la tête vers la recrue, avant de poser sur lui un regard des plus noirs. Du même coup, les pupilles de ses yeux semblaient, qui s'étaient rétractées à la façon d'un chat, redevinrent normale. Lorsque Dënika regagna sa place dans un sombre coin du coeur de la jeun femme, Elva se pencha sur le cadavre du reptile et lui arracha ses épées, son boomerang et son armure. Lorsqu'elle tira sur celle-ci, un petit sac tomba sur le sol. Le son de sa chute révéla son contenu, soit quelques pièces d'or. Toujours en silence, Elvarwen s'approcha de la démone. S'arrêtant à quelques pas d'elle, l'elfe noire déposa l'armure, une des deux épées ainsi que le boomerang près de la guerrière de l'ombre. Dans le même mouvement, elle reprit l'épée de fer qu'elle lui avait prêté.

Ces trois objets te reviennent, je crois. Dit-elle, pendant qu'elle défaisait le petit noeud du cordon de cuir qui retenait le sac fermé. Aussi, il y a très exactement cent pièces d'or dans ce sac, alors la moitié te revient.

Elvarwen regardait Nytia droit dans les yeux, lui faisant comprendre qu'elle n'avait rien à dire là-dessus. Toujours sans le moindre mouvement inutile, l'elfe noire poursuivit.

Après tout ceci, je crois qu'il est bien temps de mettre fin à ce silence...

Elvarwen n'avait toujours pas d'expression sur le visage... Mais pourquoi? Et voilà! Enfin son léger sourire mystérieux réapparu sur ses lèvres et prouva qu'elle était bel et bien redevenue elle-même.

Bon, j'en ai assez te t'appeler «la démone» ou «la guerrière inconnue»! J'ai l'impression de te traiter comme un objet ou une chose sans importance et ça n'est pas ce que tu es ni la façon avec laquelle je veux agir avec toi... Alors, vas-tu ENFIN me dire quel est ton nom? Dit-elle, finissant sa phrase avec un petit clin d'oeil.

Évidement, Elvarwen ignorait totalement ce qu'avait pu vivre Nytia et n'avait pas la moindre idée l'impact psychologique que pouvait avoir sa déclaration sur l'esprit de la démone. Après tout, elle avait été traité comme une esclave sans conscience toute sa vie, non? L'elfe noire attendit la réponde de l'inconnue, mais remarqua et sentit un changement dans le comportement de la démone.

Elle semble moins distante, maintenant...

J'espère! Tu as sauvé sa misérable vie et...

Ça suffit! Sans elle, c'est nous qui serions mortes et tu le sais!

Nytia commençait à reprendre un peu d’aplomb, pas assez cependant pour poursuivre son périple. D’un geste souple et habile, la démone rangea sa lame dans son fourreau. Pourquoi donc s’attardait-elle dans cet endroit qui, décidément, ne lui plaisait pas du tout? Franchement, elle avait le tour de ce mettre dans des situations impossible et vraiment désagréable.

Nytia garda un regard détaché sur les objets que déposait l’elfe à ses pieds. Qu’aurait-elle fait de toutes ses choses qui ne lui valaient rien? Ses armes étaient inutiles, son épée lui suffisait amplement. Un éclat dans les buissons attira son attention, tout sourire Nytia se pencha et ramassa ses deux dagues. La première lettre de son prénom était gravée sur les deux lames, une précaution qu’elle avait adoptée dans son pays.

Ces trois objets te reviennent, je crois.

Pas du tout, fut-elle tentée de dire. Nytia garda néanmoins le silence, sa vielle complice depuis toujours, en continuant de dévisager placidement l’elfe devant elle.

Aussi, il y a très exactement cent pièces d'or dans ce sac, alors la moitié te revient.

À quoi pouvait lui servir des bouts de métaux brillant? Incontestablement, l’elfe ne se rendait pas compte que Nytia n’en avait royalement rien à faire. Soulevant l’épée d’acier à ses pieds, la démone la ficha dans le sol, bien à la verticale. Accrochant la cuirasse au pommeau de la lame, Nytia coula un regard glacial vers le jeune mâle qui n’avait toujours rien dit.

Après tout ceci, je crois qu'il est bien temps de mettre fin à ce silence...

Dommage, pourtant Nytia n’avait aucune envie de tergiverser toute la journée pour ne rien dire. Elle avait des choses à faire et le temps lui manquait terriblement pour tout ce qu’elle devait faire. Ses prunelles claires et pourtant sombre, encore dans le regard pâle du jeune homme, Nytia resta silencieuse. Une étrange sympathie, presque de la pitié prenait la démone à sa personne. Elle comprenait le fait de devoir plaire à ses supérieurs, la pression du devoir et l’incertitude de ne pas être à sa place. Tout ça, Nytia le lisait dans ses yeux et partageait, en un sens, ce torrent d’émotions qui avait été le sien durant toutes ses années.

Bon, j'en ai assez te t'appeler «la démone» ou «la guerrière inconnue»! J'ai l'impression de te traiter comme un objet ou une chose sans importance et ça n'est pas ce que tu es ni la façon avec laquelle je veux agir avec toi... Alors, vas-tu ENFIN me dire quel est ton nom?

Un ordre. Encore et toujours la même litanie. Où qu’elle aille, il y aurait perpétuellement quelqu’un qui oserait lui donner un ordre. Dédaigneusement, Nytia repoussa la question, comme toujours.

«Ce qui me revient, t’appartiens maintenant. Fait en ce qui te semble juste.»

Un ton si doux, mais tranchant ne pouvait pas sortir de la gorge de la démone. On aurait pu le comparer à tout ce qu’il avait de plus soyeux, tout comme au plus dangereux. C’était ce calme là qu’il fallait craindre, le calme avant la tempête. Elle ne s’était pas adressée à l’elfe grise qui se dressait devant elle comme un menhir infranchissable, mais au soldat dans l’ombre. Cette part lui revenait, parce qu’il avait agit avec logique durant le combat.

Se retournant finalement vers Elvarwen, plongea son regard mortel dans les siens et pour la troisième fois de ce jour, ouvrit la bouche pour parler.

«Tous les titres que tu m’as donné me décrive cent fois mieux que mon prénom, voilà pourquoi il serait stupide de te donner quelque chose qui n’est pas moi. Il n’y a que trois personnes qui ont foulé ce monde qui savaient ma véritable identité et c’était déjà trop.»

L’important n’était pas la manière dont on l’appelait, c’était que ce soit elle. Peut importe comment l’elfe allait prendre la réponse, Nytia ne plierait pas l’échine une fois de plus.

Non mais tu l'entends, celle-la? Elle se prend pour qui?

Très bien, j'en ai assez...

Elvarwen avait eut assez de patience et, étrangement, elle n'avait pas l'intention de laisser partir la démone.

Apparemment, tu ne saisis pas les choses comme elles le sont. Tu as vu ici-même, il y a à peine cinq minutes que tu ne peux survivre seule en ces lieux. Moi, qui vit ici, serait morte et tu ne peux pas nier que tu aurais aussi faillit.

Le ton et le visage d'Elvarwen étaient devenus le masque d'autorité qu'elle portait le plus clair du temps. Sa voix, devenue froide, neutre et tranchante, affichait sa capacité à se faire écouter par les autres. Nytia faisait sans aucun doute possible partie des personnes qui écoutaient les ordres et, elle ignorait pourquoi, l'elfe noire s'obligea à insister.

Tu sembles prendre tout ce qu'on te dit pour un ordre, alors qu'il n'y en a pas. J'ai essayé de te faire comprendre ma façon de voir les choses, mais je devrai visiblement m'adapter à la tienne, alors voilà : Tu sembles vouloir repartir, mais ton corps ne te le permet pas. Tu ne peux pas non plus rester ici, alors laisse-moi t'offrir l'asile pour quelques temps.

Malgré la douceur des mots de sa dernière phrase, le ton de la jeune femme en était loin.

Franchement... Tu vas réellement lui offrir un toit?

C'est une alliée, malgré son comportement vis-à-vis nous. Elle ne pourra pas repartir avant un bout de temps, de toutes façons, vu ses blessures.

Ah bravo... La voilà qu'elle invite des gens dans son royaume alors que cette personne refuse de nous donner simplement son nom! Je me demande vraiment pourquoi ton peuple t'as élue chef!

Elvarwen ignora la dernière phrase de sa seconde personnalité.

Laisse-lui le temps. D'après ce que je vois et comprends vu ses réponses, elle n'a jamais appris à s'amuser ni à comprendre les choses de la vie, mais seulement de la mort...

Tu as l'intention de les lui apprendre?

Le temps s'en chargera. Elle est intelligente et elle sait qu'elle n'a pas le choix, mais d'accepter mon invitation...

Elvarwen regardait toujours la démone d'un air dur et autoritaire. Elle ne voulait pas agir comme ça, pas avec Nytia, mais celle-ci ne lui laissa autre choix...

Nytia trouvait de plus en plus amusant la discorde de la situation. Un sourire narquois sur les lèvres, un éclat menaçant au fond des yeux, elle défiait volontairement l’elfe devant elle. Plus que tout, elle y prenait un malin plaisir. Si elle n’était pas si faible, la situation si désespérante et en territoire inconnue, Nytia se serait permit de rire franchement d’Elvarwen. Évidemment, celle-ci l’aurait mal pris, ce qui aurait un peu gâché son euphorie.

Apparemment, tu ne saisis pas les choses comme elles le sont. Tu as vu ici-même, il y a à peine cinq minutes que tu ne peux survivre seule en ces lieux. Moi, qui vit ici, serait morte et tu ne peux pas nier que tu aurais aussi faillit.

Nytia était tellement vidé, qu’elle n’avait plus la force de se mettre en colère pour sous les propos creux de l’elfe. Elle avait faillit échouer, c’était un fait, mais le verbe «faillir» ne signifiait pas avoir totalement perdue. Le fait que la démone ait réussit, prouvait qu’elle n’était pas une débutante.

Le masque d’autorité de l’elfe ne l’émut pas une seule seconde ni l’effraya. Du coin de l’œil, elle vit le jeune chien, docile, reculer par réflexe. Une réaction typique, mais décevante pour la jeune femme qui avait crue voir en lui un soupçon de rebellâtes. Dommage, Nytia avait peut-être crue voir quelque chose qui n’existait pas.

Tu sembles prendre tout ce qu'on te dit pour un ordre, alors qu'il n'y en a pas. J'ai essayé de te faire comprendre ma façon de voir les choses, mais je devrai visiblement m'adapter à la tienne, alors voilà : Tu sembles vouloir repartir, mais ton corps ne te le permet pas. Tu ne peux pas non plus rester ici, alors laisse-moi t'offrir l'asile pour quelques temps.

Nytia hésita, étrangement tenté par cette offre insolite. L’elfe grise avait quelque chose qui l’énervait, certes, mais une chose mystérieuse dans le combat avait piqué sa curiosité. Avec un amer soupir de déception, la démone savait qu’elle avait raison : son état ne lui permettrait pas survivre à ce qui se dresserait de nouveau vers elle. Encore une fois, Nytia sourit devant les conseils du gentil petit chien, qui lui disaient d’accepter l’offre. Plusieurs choses s’étaient avérées fausses dans le monologue d’Elvarwen, mais la démone n’avait plus la force de s’obstiner. Elle n’abandonnait pas ses convictions, seulement elle les défendraient plus tard, une fois fraîche et dispose.

La démone regarda de nouveau vers le jeune mâle, avec un peu de chance elle pourrait lui apprendre quelques trucs, donc l’esprit de rébellion! Sous cette pensée révolutionnaire, Nytia pris sa décision.

«Bien, j’accepte ton offre temporairement. Cependant, dès que je serais sur pied, j’ai la nette intention de continuer ma route, seule.» Dit-elle d’un ton détaché, mais moins glacial que la fois précédente.

Elvarwen ignorait le comportement de défiance, étant habituée avec les membres de la Confrérie Noire. Elle avait cassé le caractère de bien des gens et Nytia ne ferait pas exception.

Ouh! À ce que je vois, tu commences à être un peu plus sérieuse!

Elle n'est plus à Thäc'zilen Renör ici. S'elle continue d'agir comme ça, surtout qu'à la regarder, on sait tout de suite d'où elle vient, même s'elle est puissante, elle ne le sera pas assez face à tous ceux qui voudront l'éliminer.

Je présume que tu as raison... Moi, je la laisserais faire...

Très drôle... Je suis sûre qu'elle te plaît aussi, après tout, vous vous ressemblez beaucoup, toutes les deux!

Répète un peu!?!

Ne pouvant s'en empêcher, Elvarwen afficha un sourire moqueur, peu après avoir eut le regard absent, soit pendant qu'elle parlait avec Dënika. L'elfe noire sentit un mouvement de la part d'Amren. Suite à ça, Nytia accepta, ce qui dénonça le jeune homme, Elva le connaissant assez bien, malgré sa jeune présence au sein de leur groupe. Elle savait qu'il lui avait fait signe. Aussi, Elvarwen nota une lueur dans le regard de la démone, face à l'elfe sylvestre. C'était le regard d'une rebelle qui refusait de se soumettre à l'autorité de son supérieur.

Tu crois qu'elle oserait?

S'elle le fait, elle n'a aucune idée des ennuis qu'elle apporterait à Amren... Et de toute façon, elle n'arrivera pas à grand chose avec lui...

Ce que Nytia ignorait, c'était qu'Amren serait mort sans la Confrérie Noire et qu'il lui resterait fidèle, malgré sa crainte des sauts d'humeur de l'elfe noire. Après tout, tout le monde connaissait assez bien le caractère d'Elvarwen, soit par eux-même, soit par les autres, et, malgré les apparences et si Dënika ne prenait pas le dessus, Elvarwen n'était pas vraiment méchante. Juste leader et sérieuse dans son travail, bien que ce dernier critère était grandement discutable. Enfin, la jeune femme répondit à la démone.

Fais comme bon te semble.

Elvarwen se tourna et regarda Amren ramasser les objets, celui-ci ayant sûrement comprit et hâte de rentrer chez eux.

Bon, allons-y.

C'est ainsi que le trio retourna à Nandä Renör. La route ne serait pas si longue, mais retourner sur le continent leur demanderait un peu d'effort.